Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/273

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de Noailles, il n’y a pas de crédit, même celui du roi, qui puisse te sauver.

— Ah ! si je pouvais voir le roi !

— Eh bien, petite, en vérité, il ne manquerait plus que cela ! Ensuite, parce que si tu n’es pas découverte, c’est moi qui te ferai partir.

— Vous ?

— Sur-le-champ.

— En vérité, monsieur le maréchal, je n’y comprends rien.

— C’est comme j’ai l’avantage de te le dire.

— Et voilà votre protection ?

— Si tu n’en veux pas, il est temps encore ; dis un mot, Nicole.

— Oh ! si fait, monsieur le duc, je la veux, au contraire.

— Je te l’accorde.

— Eh bien ?

— Eh bien, je ferai donc ceci, écoute.

— Parlez, monseigneur.

— Au lieu de te laisser chasser et emprisonner, je te ferai libre et riche.

— Libre et riche ?

— Oui.

— Et que faut-il faire pour devenir libre et riche ? Dites vite, monsieur le maréchal.

— Presque rien.

— Mais encore…

— Ce que je vais te prescrire.

— Est-ce bien difficile ?

— Une besogne d’enfant.

— Ainsi, dit Nicole, il y a quelque chose à faire ?

— Ah ! dame !… tu sais la devise de ce monde, Nicole : rien pour rien.

— Et ce qu’il y a à faire, est-ce pour moi ? est-ce pour vous ?

Le duc regarda Nicole.

— Tudieu ! dit-il, la petite masque est-elle rouée !

— Enfin, achevez, monsieur le duc.

— Eh bien, c’est pour toi, répondit-il bravement.