Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/28

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— Un monsieur qui veut nous supplanter, et qui prend tous les chemins pour cela… Oui, mais Jean est là, et Jean voit clair.

— Vous croyez qu’il veut… ?

— C’est bien difficile à voir, n’est-ce pas ? Parti dauphin, mon cher… et l’on a son petit tueur…

— Bah !

— On a un jeune homme tout dressé à mordre les mollets des gens, un bretteur qui donne des coups d’épée dans l’épaule de Jean… de ce pauvre Jean.

— À vous ? c’est un ennemi personnel à vous, mon cher vicomte ? dit Richelieu, jouant la surprise.

— Eh ! oui, c’est mon adversaire dans l’affaire du relais, vous savez ?

— Ah ! mais voyez la sympathie, j’ignorais cela, et je l’ai débouté de toutes demandes ; seulement, je l’eusse, non pas évincé, mais chassé, si j’avais su… Soyez tranquille, vicomte, à présent voilà ce digne bretteur sous ma coupe, et il s’en apercevra.

— Oui, vous pouvez lui faire perdre le goût des attaques sur le grand chemin… Car enfin, voyons, je ne vous ai pas encore fait mon compliment.

— Mais, oui, vicomte, il paraît que c’est définitivement fini.

— Oh ! tout est fait… Voulez-vous que je vous embrasse ?

— De grand cœur.

— Ma foi, on a eu du mal ; mais le mal n’est rien quand on réussit. Vous êtes content, n’est-ce pas ?

— Voulez-vous que je vous parle franc ?… oui, car je crois que je pourrai être utile.

— N’en doutez pas… mais, c’est un fier coup… on va hurler.

— Est-ce que je ne suis pas aimé dans le public ? 

— Vous ?… Mais il n’y a ni pour, ni contre… c’est lui qui est exécré.

— Lui ?… dit Richelieu avec surprise ; qui, lui ?…

— Sans doute, interrompit Jean. Oh ! les parlements vont