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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/291

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En ce moment, un autre éclair passa dans la nuit.

Gilbert reconnut Balsamo, couvert de sueur et de poussière ; Balsamo, qui, à l’aide de quelque mystérieuse intelligence, avait pénétré dans Trianon ; Balsamo enfin qui attirait Andrée à lui, aussi invinciblement, aussi fatalement que le serpent attire l’oiseau.

À deux pas de lui, Andrée s’arrêta.

Il lui prit la main. Andrée tressaillit de tout son corps.

— Voyez-vous ? dit-il.

— Oui, répondit Andrée ; mais en m’appelant ainsi, vous avez failli me tuer.

— Pardon, pardon, répondit Balsamo ; mais c’est que j’ai la tête perdue, c’est que je ne m’appartiens plus, c’est que je deviens fou, c’est que je me meurs.

— En effet, vous souffrez, dit Andrée, avertie de la souffrance de Balsamo par le contact de sa main.

— Oui, oui, je souffre, et je viens chercher la consolation près de vous. Vous seule pouvez me sauver.

— Interrogez-moi.

— Une seconde fois, voyez-vous ?

— Oh ! parfaitement.

— Voulez-vous me suivre chez moi, le pouvez-vous ?

— Je le puis, si vous voulez me conduire par la pensée.

— Venez.

— Ah ! dit Andrée, nous entrons dans Paris, nous suivons le boulevard, nous nous enfonçons dans une rue qui n’est éclairée que par une seule lanterne.

— C’est cela : entrons, entrons.

— Nous sommes dans une antichambre. Il y a un escalier à droite ; mais vous m’entraînez vers le mur : le mur s’ouvre ; des degrés se présentent…

— Montez, montez, s’écria Balsamo, c’est notre chemin.

— Ah ! nous voici dans une chambre ; il y a des peaux de lion, des armes. Tiens, la plaque de la cheminée s’ouvre.

— Passons ; où êtes-vous ?

— Dans une chambre singulière, dans une chambre sans