Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/48

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aux cours des écuries, et, par un petit escalier, raide comme une échelle, grimpa dans sa mansarde, située en face des fenêtres de la chambre d’Andrée, dans un angle des bâtiments.

Il vit de là Andrée appeler à l’aide une femme de chambre de madame de Noailles, qui avait sa chambre dans le même corridor. Mais lorsque cette fille entra dans la chambre d’Andrée, les rideaux de la fenêtre tombèrent comme un voile impénétrable entre les ardents désirs du jeune homme et l’objet de ses idées.

Au palais, il ne restait plus que M. de Rohan, redoublant de galanterie auprès de madame la dauphine, qui le traitait assez froidement.

Le prélat finit par craindre d’être indiscret, d’autant plus qu’il avait déjà vu M. le dauphin se retirer. Il prit donc congé de Son Altesse Royale, avec les marques du plus profond et du plus tendre respect.

Au moment où il montait en carrosse, une femme de chambre de la dauphine s’approcha de lui et entra presque dans sa voiture.

— Voici, dit-elle.

Et elle lui mit dans la main un petit papier soyeux dont le contact fit frissonner le cardinal.

— Voici, répliqua-t-il vivement en mettant dans la main de cette femme une bourse lourde, et qui vide, eût été un salaire honorable.

Le cardinal, sans perdre de temps, commanda au cocher de partir pour Paris, et de demander de nouveaux ordres à la barrière.

Pendant tout le chemin, dans l’obscurité de la voiture, il palpa et baisa comme un amant enivré le contenu de ce papier.

Une fois à la barrière :

— Rue Saint-Claude, dit-il.

Bientôt après il traversait la cour mystérieuse, et retrouvait ce petit salon où se tenait Fritz, l’introducteur aux silencieuses façons.

Balsamo se fit attendre un quart d’heure. Il parut enfin, et donna au cardinal, pour cause de son retard, l’heure avancée