Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/49

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qui pouvait lui permettre de croire qu’aucune visite ne lui viendrait plus.

En effet, il était près de onze heures du soir.

— C’est vrai, monsieur le baron, dit le cardinal, et je vous demande pardon de ce dérangement. Mais vous souvenez-vous de m’avoir dit, un jour, que pour être assuré de certains secrets… ?

— Il me fallait les cheveux de la personne dont nous parlions ce jour-là, interrompit Balsamo qui avait vu déjà le petit papier aux mains du naïf prélat.

— Précisément, monsieur le baron.

— Et vous m’apportez ces cheveux, monseigneur ? Très bien.

— Les voici.

— Croyez-vous qu’il sera possible de les ravoir après l’expérience ?

— À moins que le feu n’ait été nécessaire… auquel cas…

— Sans doute, sans doute, dit le cardinal ; mais alors je pourrai m’en procurer d’autres. Puis-je avoir une solution ?

— Aujourd’hui ?

— Je suis impatient, vous le savez.

— Il faut d’abord essayer, monseigneur.

Balsamo prit les cheveux et monta précipitamment chez Lorenza.

— Je vais donc savoir, se disait-il en chemin, le secret de cette monarchie ; je vais donc savoir le dessein caché de Dieu.

Et de l’autre côté de la muraille, avant même d’avoir ouvert la porte mystérieuse, il endormit Lorenza.

— Ma Lorenza chérie, lui dit-il en lui mettant le papier dans la main, peux-tu me dire à qui sont ces cheveux ?

Lorenza les prit et les appuya sur sa poitrine, puis contre