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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/302

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« Mademoiselle Andrée de Taverney ; Paris, rue Coq-Héron, 9, à la première porte cochère en partant de la rue Plâtrière. »

Puis il serra cette lettre dans sa poche, mangea ce que le capitaine lui-même lui servait, et suivit le mousse qui le conduisit à la poste, où la lettre fut jetée.

Tout le jour, Gilbert regarda la mer du haut des falaises.

À la nuit, il revint. Le capitaine le guettait et le fit entrer dans le navire.


CLXII

LE DERNIER ADIEU DE GILBERT.


Philippe avait passé une nuit terrible. Ces pas sur la neige lui démontraient jusqu’à l’évidence que quelqu’un s’était introduit dans la maison pour enlever l’enfant ; mais qui accuser ? Nul autre indice ne précisait ses soupçons.

Philippe connaissait si bien son père, qu’il ne douta pas de sa complicité dans cette affaire. M. de Taverney croyait Louis XV père de cet enfant ; il devait attacher un grand prix à la conservation de ce témoignage vivant d’une infidélité faite par le roi à madame Dubarry. Le baron devait croire également que tôt ou tard Andrée recourrait à la faveur et qu’elle rachèterait fort cher alors le principal moyen de sa fortune à venir.

Ces réflexions, basées sur une révélation toute fraîche encore du caractère paternel, consolèrent un peu Philippe, qui crut possible de reconquérir cet enfant puisqu’il connaissait les ravisseurs.

Il guetta donc, à huit heures, l’entrée du docteur Louis, auquel, dans la rue, en se promenant de long en large, il conta l’affreux événement de la nuit.

Le docteur était homme de bon conseil ; il examina les