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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/307

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Et vous, Philippe, pourquoi me considérez-vous avec cette compassion… cette pâleur ?

— Chère Andrée, interrompit le jeune homme, suivez mon conseil d’ami tendre ; votre santé est rétablie, entrez le plus tôt possible au couvent de Saint-Denis.

— Moi !… je vous ai dit que je ne quitterai pas mon fils.

— Tant qu’il aura besoin de vous, dit doucement le docteur.

— Mon Dieu ! s’écria Andrée, qu’y a-t-il ? Parlez. Quelque chose de triste… de cruel ?

— Prenez garde, murmura le docteur à l’oreille de Philippe ; elle est bien faible encore pour supporter un coup décisif.

— Mon frère, tu ne réponds pas ; explique-toi.

— Chère sœur, tu sais que j’ai passé, en revenant, par le Point-du-Jour, où ton fils est en nourrice.

— Oui… Eh bien ?

— Eh bien, l’enfant est un peu malade.

— Malade… ce cher enfant ! Vite, Marguerite… Marguerite… une voiture ! je veux aller voir mon enfant !

— Impossible ! s’écria le docteur ; vous n’êtes pas en état de sortir ni même de supporter une voiture.

— Vous m’avez dit encore ce matin que cela était possible ; vous m’avez dit que, demain, au retour de Philippe, j’irais voir le pauvre petit.

— J’augurais mieux de vous.

— Vous me trompiez ?

Le docteur garda le silence.

— Marguerite ! répéta Andrée, qu’on m’obéisse… une voiture !

— Mais tu peux en mourir, interrompit Philippe.

— Eh bien, j’en mourrai !… je ne tiens pas tant à la vie !…

Marguerite attendait, regardant tour à tour sa maîtresse, son maître et le docteur.

— Çà ! quand je commande !… s’écria Andrée, dont les joues se couvrirent d’une rougeur subite.

— Chère sœur !

— Je n’écoute plus rien, et, si l’on me refuse une voiture, j’irai à pied,