incessant, monotone, qui, lorsqu’il est mouvement et silence, indique la vie, mais qui, lorsqu’il devient tumultueux et perceptible, signifie la mort ou la folie.
— Voyons, raisonnons, dit-il ; Lorenza n’y est plus ; plus de faux-fuyants avec moi-même ; Lorenza n’y est plus, donc elle est sortie. Oui, sortie, bien sortie.
Et il regarda encore une fois autour de lui, et il appela une fois encore.
—— Sortie ! répéta-t-il. En vain Fritz prétend-il ne l’avoir pas vue. Elle est sortie, bien sortie… Deux cas se présentent : ou il n’a rien vu en effet, ce qui, à tout prendre, est possible, car l’homme est sujet à l’erreur, ou bien il a vu, et il a été corrompu par Lorenza… « Corrompu, Fritz ? « Pourquoi non ? En vain sa fidélité passée plaide contre cette supposition. Si Lorenza, si l’amour, si la science ont pu à ce point tromper et mentir, pourquoi la nature si fragile, si faillible d’une créature humaine ne tromperait-elle pas à son tour ?…
« Oh ! je saurai tout, je saurai tout ! Ne me reste-t-il pas mademoiselle de Taverney ?… Oui, par Andrée, je saurai la trahison de Fritz ; par Andrée, la trahison de Lorenza ; et cette fois… oh ! cette fois, comme l’amour aura été mensonger, comme la science aura été une erreur, comme la fidélité aura été un piége… oh ! cette fois, Balsamo punira sans pitié, sans réserve, comme un homme puissant qui se venge, ayant chassé la miséricorde et conservé l’orgueil… « Voyons, il ne s’agit plus que de sortir au plus vite, de ne rien laisser deviner à Fritz, et de courir à Trianon.
Et Balsamo, saisissant son chapeau qui avait roulé à terre, s’élança contre la porte.
Mais tout à coup il s’arrêta.
— Oh ! dit-il, avant toute chose… Mon Dieu ! pauvre vieillard, je l’avais oublié ! Avant toute chose il faut que je voie Althotas ; pendant cet accès de délire, pendant ce spasme d’amour