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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/76

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Ainsi dut regarder Lazare quand la voix du Christ l’appela trois fois.

La sonnette ne cessait point de tinter.

Son énergie, toujours croissante, éveilla enfin l’intelligence chez l’amant de Lorenza.

Il détacha sa main de la main du cadavre.

Toute la chaleur avait quitté son corps, sans passer dans celui de Lorenza.

— Une grande nouvelle ou un grand danger, se dit Balsamo. Pourvu que ce soit un grand danger !…

Et il se leva tout à fait.

— Mais pourquoi répondrais-je à cet appel ? continua-t-il sans s’apercevoir du lugubre effet de ses paroles sous cette voûte sombre, dans cette chambre funèbre ; est-ce que désormais quelque chose peut m’intéresser ou m’effrayer en ce monde ?

La sonnette alors, comme pour lui répondre, heurta si brutalement ses flancs de bronze avec son battant d’airain, que le battant se détacha et tomba sur une cornue de verre, qui, brisée avec un bruit métallique, alla joncher le parquet de ses débris.

Balsamo ne résista plus ; il était, d’ailleurs, important que nul, pas même Fritz, ne le vînt relancer où il était.

Il marcha d’un pas tranquille vers le ressort, le poussa et alla se placer sur la trappe, qui descendit lentement et le déposa au milieu de la chambre aux fourrures.

En passant près du sofa, il effleura la mante qui était tombée des épaules de Lorenza lorsque l’impitoyable vieillard, impassible comme la mort, l’avait enlevée entre ses deux bras.

Le contact, plus vivant que Lorenza elle-même, imprima un frisson douloureux à Balsamo.

Il prit l’écharpe et la baisa en étouffant ses cris avec l’écharpe même.

Puis il alla ouvrir la porte de l’escalier.

Sur les plus hautes marches, Fritz tout pâle, tout haletant, Fritz tenant un flambeau d’une main, et de l’autre le cordon