Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/95

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— Ni moi, baron.

— En vérité, c’est à croire que le roi s’amuse de tes inquiétudes, car enfin…

— Oui, c’est ce que je me dis, baron. Enfin…

— Voyons, duc, il s’agit de nous sortir de cet embarras ; il s’agit de tenter quelque adroite démarche par laquelle tout s’explique.

— Baron, baron, reprit Richelieu, il y a du danger à provoquer les explications des rois.

— Tu penses ?

— Oui. Veux-tu que je te dise ?

— Parle.

— Eh bien, je me défie de quelque chose,

— Et de quoi ? demanda le baron fièrement.

— Ah ! voilà que tu te fâches.

— Il y a de quoi, ce me semble.

— Alors, n’en parlons plus.

— Au contraire, parlons-en, mais explique-toi.

— Tu as le diable au corps avec tes explications ; en vérité, c’est une monomanie. Prends-y garde.

— Je te trouve charmant, duc ; tu vois tous nos plans arrêtés, tu vois une stagnation inexplicable dans la marche de mes affaires, et tu me conseilles d’attendre !

— Quelle stagnation, voyons ?

— D’abord, tiens.

— Une lettre ?

— Oui, de mon fils.

— Ah ! le colonel.

— Beau colonel !

— Bon ! qu’y a-t-il encore par là ?

— Il y a que depuis près d’un mois aussi, Philippe attend à Reims la nomination que le roi lui a promise, que cette nomination n’arrive pas, et que le régiment va partir dans deux jours.

— Diable ! le régiment part ?

— Oui, pour Strasbourg. De