Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/25

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de temps, que tout est prêt, qu’on n’attend plus que moi, et puis pas de répertoire ; nous en avons pour huit jours à attendre de l’argent, que dis-tu de cela, mon Georges, mon chéri, mon amour, mon ange ?

Et elle se ruait sur l’enfant, le serrait dans ses bras, l’embrassait convulsivement.

— Patience, mè mère, disait la petite voix de l’enfant, à moitié coupée par les baisers.

— Oui, patience, et qui n’aurait pas patience avec toi, mon doux Jésus ! mais qu’allons-nous faire, dis ?

— Nous nous promènerons, mè mère, nous irons à la campagne à pied ; tu sais que je marche bien ; cela coûte trop cher en voiture.

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! criait Dorval, et n’avoir pas des sacs d’or pour en couvrir un ange comme celui-là !

Et elle mettait à Georges ses plus beaux habits, et elle le promenait, le tenant par la main, souvent le portant malgré lui ; et les oisifs de province la regardaient passer, disant :