Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/27

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crie : — Mon enfant ! je veux qu’on me rende mon enfant ! Oh ! je serai très belle là-dedans, sois tranquille, tu viendras me voir, n’est-ce pas, mon grand chien ?

— Oui.

— Viens, je jouerai pour toi !

Ô bonne créature, ô grande artiste !

C’était d’abord au petit Georges qu’elle avait conté son bonheur.

— Tu sais que j’ai un rôle, mon enfant ? lui avait-elle dit.

— Ah ! mè mère, que je suis content, il y a si longtemps que tu en demandes un !

— Mets-toi là, je vais te raconter la pièce.

Elle s’assit à terre, près de l’enfant, et lui prit la main.

— Mon petit Georges, dit-elle, c’est affreux, vois-tu, une mère si pauvre, si pauvre qu’elle est obligée d’abandonner son enfant, son pauvre enfant qu’elle aime tant. Moi, je ne l’abandonnerais, tu comprends, jamais. S’il n’y avait plus qu’un morceau de pain à la maison, je le lui donnerais.