Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/28

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S’il n’y en avait plus. J’en volerais. Qu’est-ce que je dis donc ? non, c’est défendu de voler. Enfin, je ne sais pas ce que je ferais, mais, pour sûr, je n’abandonnerais pas mon enfant. Georges, vois-tu, un pauvre enfant de ton âge, plus petit encore que toi, mis dans une espèce de prison où les mères ne revoient plus leurs enfants, où les enfants ne revoient plus leurs mères. Oh ! il y a pourtant des femmes qui font cela.

— Mè mère, mè mère ! s’écria l’enfant fondant en larmes.

— Oh ! je suis sûre du rôle maintenant, s’écria Dorval, je viens de jouer pour notre petit Georges, Luguet, et tu vois, le voilà qui pleure. Ne pleure pas, Georges, ne pleure pas, mon enfant, les femmes qui font cela ne sont pas de vraies mères, et moi, je suis ta mère, mon Georges, ta mè mère chérie. Embrasse-moi. Oh ! que je suis folle de faire pleurer comme cela mon enfant !

Et elle pleurait à son tour, mais comme pleurait Dorval, à sanglots.

Alors l’enfant s’échappait de ses bras et faisait tout ce qu’il pouvait pour la faire rire, jouant les