Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/34

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Les prêtres vinrent, les fossoyeurs enlevèrent l’enfant, toute trace de cette jeune vie disparut, la douleur seule resta sous les traits d’une mère pliée, brisée, anéantie.

On conduisit le petit Georges au cimetière Montparnasse.

Avant le départ, Dorval avait demandé qu’on lui cédât pour elle seule le salon où l’enfant avait rendu le dernier soupir.

On y avait consenti, bien entendu, et elle s’y était enfermée.

Au retour, on trouva la porte encore close, on respecta cette grande douleur, qui voulait rester face à face avec Dieu.

Quand Marie avait demandé de rester seule. Luguet avait manifesté quelque crainte.

Mais elle alors, devinant ces craintes, souriant et montrant sa Bible :

— Oh ! ne craignez rien, avait-elle dit, ce n’est pas la peine, pour le peu que j’ai à vivre, de renier ce grand livre-là.

Et, comme nous l’avons dit, on l’avait laissée seule.