Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/37

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consolation, et lisait à haute voix, soit les Psaumes, soit l’Évangile.

Luguet vit qu’il était temps de chercher une distraction à cette grande douleur, et quelque temps après, elle était engagée par M. Hostein au Théâtre-Historique.

Ce que l’on croyait une distraction fut une source de nouvelles douleurs. Chaque fois qu’elle était forcée de quitter cette chambre pour aller au théâtre, elle se tordait de désespoir, se reprochant comme un crime de distraire une heure du souvenir de Georges, et maudissant son état.

Puis, comme, de peur de redoubler ses angoisses, le père et la mère parlaient rarement, devant elle, de leur enfant, elle les appelait — cœurs sans tendresse, mauvais parents !

Eux, cependant, prenaient patience et espéraient que le temps amènerait quelque calme dans cette âme éplorée.

Un jour, Dorval, sortie le matin, resta dehors toute la journée. On devine les craintes de ses enfants pendant dix heures d’absence, enfin vers huit heures du soir elle rentra très agitée.