Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/39

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grille qui entourait la tombe du petit Georges par une grosse chaîne et un cadenas, et chaque matin, en hiver, pendant les mois les plus âpres de l’année, elle allait s’installer sur ce pliant avec sa Bible et un ouvrage de tapisserie.

Et lorsque les passants, entendant gémir, demandaient aux gardiens du cimetière : Qu’est-ce que c’est que cela !

Ceux-ci répondaient :

— C’est la pauvre madame Dorval qui pleure son petit enfant.

Et les passants qui voulaient la voir suivaient l’allée où elle gémissait ainsi, et se découvraient devant une femme en grand deuil, ployée, les genoux au menton, et la Bible à la main.

On ne pouvait la laisser mourir de douleur et de froid.

Luguet imagina un voyage, et partit avec elle pour aller donner des représentations à Orléans.

À peine étaient-ils descendus de voiture que Luguet s’aperçut de l’absence de Marie.