Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/43

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— Vous m’avez condamnée à être une mauvaise mère, je ne vous connais plus !

La façon dont elle refermait la porte quand elle parlait pour l’hospice.

Puis enfin l’accent avec lequel, arrivée devant le tour où son enfant va disparaître, le tenant sur ses genoux comme la Madeleine de Canova tenait la croix, elle disait :

— Adieu, mon petit ange, adieu, mon ange adoré, adieu, mon enfant chéri, non pas adieu, au revoir ; va, car nous nous reverrons... oh ! oui, oui, nous nous reverrons !

Oh ! la salle tout entière éclatait en sanglots et en gémissements.

Je me précipitai dans la coulisse après l’acte, je la trouvai exténuée, mourante.

— Entends-tu, lui dis-je, entends-tu comme on t’applaudit ?

— Oui, j’entends, me dit-elle avec insouciance.

— Mais jamais je n’ai entendu le public applaudir une autre femme comme il t’applaudit.

— Je crois bien, me dit-elle avec un indicible