Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/54

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tous les matins nous allons à la campagne ; nous nous amusons beaucoup.

Vous voyez, ma grande amie, que ce mot sublime ! que notre pauvre Marie prononça en posant sa main mourante sur la tête de son gendre, n’était point une exagération, mais, au contraire, était à peine une justice.

Un jour le docteur prit Luguet à part.

Celui-ci avait compris le signe fait par lui, et, la sueur de l’agonie au front, l’avait suivi jusqu’à la porte.

Là, le docteur posa la main sur l’épaule de Luguet.

— Mon cher monsieur Luguet, lui dit-il, je suis venu aujourd’hui, j’en ai bien peur, pour la dernière fois. Attendez-vous à une grande catastrophe : ma mission est finie, continuez la vôtre avec le même courage et le même dévouement.

Il partit.

Il n’avait rien appris de nouveau à Luguet, et cependant celui-ci se mit à pleurer comme s’il apprenait la première nouvelle de cet accident.