guillotiner tous les jours vingt ou vingt-cinq personnes, et, pour me distraire, je vais au jeu.
— Ah !
— Viens-tu avec moi ?
— Non, merci.
— Tu as tort, je suis en veine ; avec ton bonheur habituel, tu ferais fortune. Tu dois t’ennuyer horriblement à l’Opéra, toi qui es habitué à de la vraie musique ; viens avec moi, je t’en ferai entendre.
— De la musique ?
— Oui, celle de l’or ; sans compter que là où je vais tous les plaisirs sont réunis : des femmes charmantes, des soupers délicieux, un jeu féroce !
— Merci, mon ami, impossible ! j’ai promis, mieux que cela, j’ai juré.
— À qui ?
— À Antonia.
— Tu l’as donc vue ?
— Je l’aime, mon ami, je l’adore.
— Ah ! je comprends, c’est cela qui t’a retardé, et tu lui as juré ?…
— Je lui ai juré de ne pas jouer, et…
Hoffmann hésita.
— Et puis quoi encore ?
— Et de lui rester fidèle, balbutia-t-il.
— Alors il ne faut pas venir au 113.
— Qu’est-ce que le 113 ?
— C’est la maison dont je te parlais tout à l’heure ; moi, comme je n’ai rien juré, j’y vais. Adieu, Théodore.
— Adieu, Zacharias.