Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/179

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de l’estaminet de la rue de la Monnaie au quai aux Fleurs ? Ce dérangement n’avait pas de but.

Hoffmann, rassuré par le simple sentiment de la logique, descendit donc de la voiture, entra dans l’hôtellerie, monta vivement l’escalier, se précipita dans sa chambre, y prit palette, pinceaux, boîte à couleurs, choisit la plus grande de ses toiles, et redescendit du même pas qu’il était monté.

La voiture était toujours à la porte.

Pinceaux, palette et boîte à couleurs furent mis dans l’intérieur du carrosse : le groom fut chargé de porter la toile.

Puis la voiture se mit à rouler avec la même rapidité et le même silence.

Au bout de dix minutes, elle s’arrêta en face d’un charmant petit hôtel situé rue de Hanovre, 15.

Hoffmann remarqua la rue et le numéro, afin, le cas échéant, de pouvoir revenir sans l’aide du docteur.

La porte s’ouvrit : le docteur était connu sans doute, car le concierge ne lui demanda pas même où il allait ; Hoffmann suivit le docteur avec ses pinceaux, sa boîte à couleurs, sa palette, sa toile, et passa par-dessus le marché.

On monta au premier, et l’on entra dans une antichambre qu’on eût pu croire le vestibule de la maison du poëte à Pompéïa.

On s’en souvient, à cette époque la mode était grecque ; l’antichambre d’Arsène était peinte à fresque, ornée de candélabres et de statues de bronze.

De l’antichambre, le docteur et Hoffmann passèrent dans le salon.