Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marie ; c’étaient les sœurs de Marie ; seulement, madame Nodier n’avait été pour rien dans leur création ; comme Jupiter, Nodier avait tiré toutes ces Minerves-là de son cerveau.

Mais ce n’étaient pas seulement des créatures humaines, ce n’étaient pas seulement des filles d’Ève et des fils d’Adam que Nodier animait, de son souffle créateur. Nodier avait inventé un animal, il l’avait baptisé. Puis, il l’avait de sa propre autorité, sans s’inquiéter de ce que Dieu en disait, doté de la vie éternelle.

Cet animal c’était le taratantaleo.

Vous ne connaissez pas le taratantaleo, n’est-ce pas ? ni moi non plus ; mais Nodier le connaissait, lui ; Nodier le savait par cœur. Il vous racontait les mœurs, les habitudes, les caprices du taratantaleo. Il vous eût raconté ses amours si, du moment où il s’était aperçu que le taratantaleo portait en lui le principe de la vie éternelle, il ne l’eût condamné au célibat, la reproduction étant inutile là où existe la résurrection.

Comment Nodier avait-il découvert le taratantaleo ?

Je vais vous le dire :

À dix-huit ans, Nodier s’occupait d’entomologie. La vie de Nodier s’est divisée en six phases différentes :

D’abord, il fit de l’histoire naturelle : la Bibliothèque entomologique ;
xxxx Puis de la linguistique : le Dictionnaire des Onomatopées ;
xxxx Puis de la politique : la Napoleone ;
xxxx Puis de la philosophie religieuse : les Méditations du cloître ;