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XVI

LE MÉDAILLON


Le croupier prit le médaillon d’or et l’examina :

— Monsieur, dit-il à Hoffmann, car au n° 113 on s’appelait encore monsieur ; monsieur, allez vendre cela si vous voulez, et jouez-en l’argent ; mais, je vous le répète, nous ne prenons que l’or ou l’argent monnayé.

Hoffmann saisit son médaillon, et, sans dire une syllabe, il quitta la salle de jeu.

Pendant le temps qu’il lui fallut pour descendre l’escalier, bien des pensées, bien des conseils, bien des pressentimens bourdonnaient autour de lui ; mais il se fit sourd à toutes ces rumeurs vagues, et entra brusquement chez le changeur qui venait, un instant auparavant, de lui donner des louis pour ses thalers.

Le brave homme lisait, appuyé nonchalamment sur son large fauteuil de cuir, ses lunettes posées sur le bout de son nez, éclairé par une lampe basse aux rayons ternes, auxquels venait se joindre le fauve reflet des pièces d’or couchées dans leurs cuvettes de cuivre, et encadrées par un fin treillage de fil de fer, garni de petits rideaux de soie verte, et orné d’une petite porte à hauteur de la table, laquelle porte ne laissait passer que la main.