Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/237

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— Où voulez-vous qu’on vous descende ? demanda-t-il.

— Au Palais-Égalité, articula péniblement Hoffmann.

— En route, cocher, cria le docteur.

Puis il salua la foule.

— Vive le docteur ! cria la foule.

Il faut toujours que la foule, lorsqu’elle est sous l’empire d’une passion, crie vive quelqu’un ou meure quelqu’un.

Au Palais-Égalité le docteur fit arrêter le fiacre.

— Adieu, jeune homme, dit le docteur à Hoffmann, et si vous m’en croyez, partez pour l’Allemagne le plus vite possible ; il ne fait pas bon en France pour les hommes qui ont une imagination comme la vôtre.

Et il poussa hors du fiacre Hoffmann, qui, tout abasourdi encore de ce qui venait de lui arriver, s’en allait tout droit sous une charrette qui faisait chemin en sens inverse du fiacre, si un jeune homme qui passait ne se fût précipité et n’eût retenu Hoffmann dans ses bras au moment où, de son côté, le charretier faisait un effort pour arrêter ses chevaux.

Le fiacre continua son chemin.

Les deux jeunes gens, celui qui avait failli tomber et celui qui l’avait retenu, poussèrent ensemble un seul et même cri :

— Hoffmann !

— Werner !

Puis, voyant l’état d’atonie dans lequel se trouvait son ami, Werner l’entraîna dans le jardin du Palais-Royal.

Alors la pensée de tout ce qui s’était passé revint plus