Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
la princesse flora

conversation commence toujours par ces spirituelles paroles :

— Vous aimez la danse, madame ?

Non, messieurs, non ; je suis prête, au contraire, à haïr la danse à cause des danseurs qui, comme le coucou de la pendule de ma grand’mère, ne cessent de me répéter le même cri ; c’est une fatigue avec le commun des martyrs ; mais, avec nos jeunes gens à la mode, nos lions, nos dandys, c’est plus qu’une fatigue, c’est un véritable crucifiement. Ils torturent leur pauvre cerveau pour en tirer une goutte d’essence de rose ou de vinaigre !

— Tous les yeux et toutes les lorgnettes sont fixés sur vous, madame, me disait un diplomate en se dandinant si gravement sur sa chaise, que l’on eût dit que de son équilibre dépendait l’équilibre de l’Europe. Regardez donc, princesse, comme tous les regards brillent quand ils rencontrent les vôtres : en vérité, c’est un véritable feu d’artifice !

— Pas tout à fait, lui répondis-je. Je vois beaucoup d’artifices, c’est vrai ; mais où donc est le feu ?