Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le capitaine ; ses artères battaient comme dans la fièvre. Il sentit tout à la fois son sang bouillir et se glacer. Un murmure indistinct et confus de menaces et de malédictions voltigeait sur ses lèvres. Il serra la main de Granitzine, jeta sur la table un billet de vingt roubles, et, sans attendre qu’on lui rendît la différence, il rentra en courant chez lui.

Là, il sentit mille pensées différentes se heurter si violemment dans son cerveau, qu’il crut un instant que son crâne allait se briser.

— Oh ! s’écria-t-il enfin, si jeune encore et déjà si fausse ! Pourquoi m’encourager par des regards, pourquoi me tromper par de douces paroles, pourquoi m’attirer à elle aussi irrésistiblement que l’aimant attire le fer ? Pour s’amuser, pour se moquer de moi, pour m’utiliser en guise de paratonnerre. Oh ! non, cela ne sera pas ainsi. Terrible, soit, je puis l’être ; ridicule, non, jamais. Mais, au bout du compte, qui me dit que ce ne sont point des calomnies, des propos de rivale ? Elle doit être enviée, elle est si belle !… Qui m’attache donc à cette femme ? De quel lien invisible m’a-t-elle garrotté ? Avant de