chanté une romance à l’oreille ; et cette romance, ou je me trompe fort, a pour titre : Mon cœur soupire !
— Et quel est le nom de ce beau chanteur ? demanda Pravdine.
— Allons donc ! est-il besoin de te le dire, son nom ? Tu le connais déjà, ou, si tu ne le connais pas, ma foi, tu le connaîtras bientôt ! Il n’y a qu’un mari sans passion ou un amoureux passionné qui puisse être si aveugle, que de n’avoir rien vu.
— Son nom, répéta le marin, son nom ? N’entends-tu pas que je te demande son nom ?
Son sang bouillait.
— Jéronime Lénovitch.
Pravdine jeta un cri : ce nom lui avait percé le cœur comme une épée.
Sa mémoire venait à l’instant même de lui rappeler mille détails, de lui suggérer mille pensées, de lui inspirer mille doutes. Il se le rappelait maintenant ; il avait vu leurs regards se croiser, s’interroger, se répondre. Pravdine n’entendait déjà plus, ou plutôt ne comprenait déjà plus ce que lui disait