Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/125

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ravissantes têtes passaient près de moi, emportées par une valse furieuse, couvertes de plumes, de fleurs ou de diamants. Mais comme, entre mille étoiles, j’aurais pu montrer celle que j’aimais, de même, au milieu de la foule, mes yeux reconnurent instantanément la princesse Flora… Jamais encore elle ne m’avait semblé aussi belle, aussi aérienne, aussi idéale ! L’amour animait tout son être ; il brillait dans ses yeux, sortait avec le souffle de ses lèvres, étendait ses rayons autour d’elle.

Pourquoi la fausseté peut-elle être si séduisante ? Tout à coup, je remarquai à qui s’adressaient ces regards qui l’animaient d’un charme inusité. Mon cœur devint de glace, ma tête de feu… Affreux instant ! où tout ce qu’on m’avait dit, où tout ce que je soupçonnais se fit certitude ! Ainsi, je l’avais perdue, je n’avais plus de droits sur elle !… Sans me remarquer, elle s’assit à côté de son éternel rival, et ils parlèrent à demi-voix ; ils souriaient tous deux de plaisir. Par moments, elle inclinait la tête, et ses yeux indiquaient une vague rêverie… Oh ! combien je maudis alors la musique, qui m’empêchait