Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/133

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jour ; la porte d’une maison, un son de cloche, un pilier, une gravure savaient exciter son intérêt. Il restait parfois un quart d’heure entier en contemplation devant une rue, un pont ou une jolie habitation. Il ne remarquait ni les heurtements ni les sourires moqueurs des passants lorsqu’il contemplait pieusement le monument de Pierre le Grand ; mais ce qu’il aimait surtout, c’était de parcourir en flânant les majestueuses salles de ce palais appelé l’Ermitage… C’était sa jouissance, sa consolation.

C’est du moins ce qu’il pensait en arpentant de nouveau le musée, où les images de la nature chassèrent un moment de son âme l’image exécrée et chérie. Il s’apaisa comme le calme Marais de Ruysdael, respira l’air frais de la Nuit de van der Neer, vola, avec son vaisseau, sur la jaune Mer du Nord de van Ostade. Les portraits de Van Dyck s’agitaient, et le ciel de Raphaël s’ouvrait à ses yeux…. Pravdine combattait avec les Mèdes du Poussin et priait avec l’Enfant prodigue de Murillo. De charmants visages lui souriaient, les chevaliers lui tendaient la main et les fêtes champêtres le conviaient. À sa