Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/132

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l’âme ; y a-t-il, en ce bas monde, un homme qui ne l’ait été, ne fût-ce qu’une fois ?

La différence consiste uniquement en ce que l’un l’est souvent, l’autre plus rarement, l’un plus profondément, l’autre superficiellement. Les majestueuses beautés de la nature n’étaient point seules à toucher et à captiver Pravdine ; non, il aimait ardemment toutes les productions du goût lorsqu’elles avaient un cachet poétique, n’importe sous quelle forme elles se présentassent, sous celles d’un poème, d’une mélodie, d’une pierre, d’un bronze, et là où l’homme avait mêlé son labeur à celui de la nature, et là où il la recréait par l’idéalité de son imagination. L’amour avait développé toutes les tendances de Pravdine, et, débordant de son cœur, se répandait, en les animant, sur tous les objets qui l’entouraient.

Du sein de l’onde s’élevaient des sons tristes, mais doux pour lui ; la brise caressait son visage comme une main aimée. Il trouvait un sens nouveau méconnu dans les livres ; il surprenait dans la poésie des rayons qu’il n’avait point aperçus jusqu’à ce