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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/14

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la princesse flora

pousser ma comparaison jusqu’à l’hyperbole, continuait mon railleur en arrêtant son regard sur un groupe de vieilles femmes, nous pouvons trouver ici jusqu’à ces ruines pittoresques, jusqu’à ces tours gothiques qui s’élèvent dans les coins retirés, et dans lesquelles, comme des hiboux et des chouettes, nichent les préjugés.

— Bon Dieu, que vous êtes caustique ! lui dis-je ; est-ce que vous ne pourriez pas trouver des motifs moins acerbes à vos comparaisons ? est-ce que vous n’auriez pas pu, dans votre jardin anglais, aussi bien qu’à Tzarko-Zélo, placer un temple, un monument de victoire ?

— Dans ce cas, me répondit mon interlocuteur en saluant, je prends le rôle de la colonne rostrale ; mais c’est vous, madame, qui serez le monument de ma défaite, en même temps que le temple de l’Amour.

Je regardai ce monsieur en souriant ; c’était vraiment dommage qu’il ne fût ni jeune ni beau, et que son nez, long et pointu, fût la véritable lance dont il frappait ses antagonistes.