Aller au contenu

Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à la frontière, et d’autant plus dangereux, qu’on y tombe faute d’être prévenu.

Voilà pourquoi j’aurais volontiers murmuré à l’oreille de certaine dame : « Ne croyez pas au platonisme ni aux autres bons sentiments de la jeunesse, ne vous fiez point à votre jugement ! Le platonisme, comme Cagliostro, vous ensorcellera ; il escamotera votre cœur en un clin d’œil ; il vous posera sous la tête un oreiller bourré de sophismes ; il vous bercera par d’harmonieux chants, et vous vous endormirez comme sous la puissance du pavot. Mais aussi, vous vous réveillerez avec la soif de l’asphyxie, avec votre bonnet chiffonné, et peut-être avec de tardifs regrets. En outre… mais n’avez-vous donc point remarqué que je plaisante, que j’ai seulement voulu vous effrayer ? » Et de grâce, messieurs, serait-ce à moi, constant adorateur de ce joli chapon d’un monde si moral, à lever la main sur lui ? serait-ce à moi à écrire contre lui lorsque, en toute occasion, à voix haute et basse, j’ai constamment parlé en sa faveur, que j’ai écrit ses louanges en vers et en prose ?