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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/154

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du sang n’est pas fort soumise au docteur en philosophie M. le Bon Sens, et les discours du cœur commencent ordinairement par le chaste platonisme. Le platonisme ressemble à ces montagnes de glace où, une fois l’impulsion donnée, il n’y a plus moyen de se retenir ; ou encore à ces bourrelets que l’on met au front des enfants afin qu’ils ne se fassent point de mal en tombant.

Oui, cher lecteurs, oui, belles lectrices, nommez-moi comme vous voudrez, mais je ne puis m’empêcher d’avoir un méchant sourire lorsque j’entends une jeune femme ou un jeune homme raisonner sur le désintéressement d’une affection platonique, délicieuse et pure comme les fleurs de deux sexes réunies dans un même vase. J’ai tout à fait le même sourire lorsque j’entends un joueur parler de son honneur, un juge moscovite de désintéressement, un diplomate du droit des gens. Ce serait pourtant un péché de dire que le platonisme soit une machination du podimennik érotique ; au contraire, c’est plutôt un fossé creusé avec intention