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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/161

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personnalité, la partialité, le calcul. Aucune générosité, aucune grandeur.

La princesse Flora avait grandi, nourrie de ce même lait d’amandes ; mais elle eut la chance d’être bien et sagement entourée, et d’avoir l’esprit de l’apprécier.

La lecture des poètes lui révéla un monde enchanteur, pour lequel elle s’enthousiasma ; mais ce fanatisme offrait un danger, le danger des rêveries idéales.

Il est des oiseaux qu’il est plus avantageux de tirer au vol que sur place ; Flora était au nombre des premiers.

Incapable de la fragilité étourdie, lancée au milieu du tourbillon d’un monde où elle venait de faire son apparition, elle s’y montrait fière et indifférente, bien qu’elle ne ressentît aucun amour pour l’homme bon, mais froid et nul, auquel une tante et le sort l’avaient attachée comme un prisonnier à sa chaîne. Pour la captiver, il fallait d’abord fixer son attention par quelque chose d’extraordinaire, exciter sa curiosité et son intérêt.