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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/166

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En apprenant que ma frégate était prête, il a été assez bon pour me laisser choisir, entre deux missions, celle que je préférais : ou d’aller dans la Méditerranée, ce qui serait pour peu de temps, car la paix avec les Turcs est sur le point de se conclure, ou bien de partir en croisière vers l’Amérique pour quatre ans, en partie pour explorer la côte, en partie pour protéger nos bateaux pêcheurs dans la Perse indienne et les îles Aléoutiennes. J’ai accepté cette dernière proposition.

— Non ! tu ne feras, tu n’oseras point faire cela ! Et c’est ainsi que tu décides sans me consulter ? Suis-je donc devenue étrangère à ton cœur ? s’écria fougueusement la princesse. J’aurais encore pu me soumettre à l’idée qu’un ordre irrécusable t’envoyât pour longtemps loin de moi ; mais que, de ta propre volonté, tu m’abandonnes pour quatre ans ; non cela ne peut être, cela ne sera jamais !

— Ne dites point jamais, princesse, car ce mot n’a de poids que sur les lèvres du Destin. Vous prétendez que je pars d’ici par ma propre volonté ; est-ce à vous dire cela, à vous dont un regard suffit