Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/167

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à m’enchaîner, à vous pour qui j’eusse sacrifié les devoirs du service et les promesses de la gloire, à vous pour qui j’eusse avec joie sacrifié ma vie ! Pour qui, si ce n’est pour toi, serais-je prêt à donner mon âme ? serais-je prêt, pour un peu d’amour, à perdre mon paradis, et, pour un instant de bonheur, mon éternité ! Mais vous, princesse, vous êtes incapable de vous laisser emporter aussi loin ; vous avez aimé avec mesure, et avez pris congé de votre amour lorsqu’il est arrivé à la limite qui fait d’une joie un danger. Vous avez pensé à ne point chiffonner vos rubans de gaze lorsque mon cœur se déchirait, lorsque j’étais mourant à vos pieds !

— Homme injuste et cruel ! t’ai-je méconnu, n’ai-je point partagé ton amour ? Mais je ne partagerai pas ta folie ! Je t’ai donné la pureté de mon âme et le repos de ma conscience ; quant à mon honneur, je ne te le donnerai pas ; car il appartient à un autre.

— Combien vous êtes habile en théologie et en science héraldique, princesse ! Vous savez, à une once près, ce que pèse un baiser dans la balance du