Aller au contenu

Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
la princesse flora

tout simplement promenée en pleine mer, dans une frégate de quarante-six canons. Oh ! je suis persuadée que ton imagination moscovite, qui n’a jamais vu une tempête, excepté du boulevard de Tchiste‑Prodé, frémit à la seule pensée de l’immensité et des horreurs de la mer. Ce sont de vraies bagatelles, ma chère. La mode a fait des héroïnes, même de nous autres femmes timides, et, quand tu auras mis une seule fois le pied sur un tillac, tu seras familiarisée avec la crainte, et tu te trouveras, sur l’Océan, aussi bien que dans ton salon à visites.

Vraiment, la mer est une charmante créature. Elle m’a tellement plu dès la première visite que je lui ai faite, que me voilà toute prête à faire un voyage autour du monde.

Imagine-toi… – Mais non, attends ; – je ne veux rien oublier, et je commencerai par le commencement.

M’y voilà.

J’espère que tu as entendu raconter combien notre empereur aime la flotte. Il l’a ressuscitée ; il lui a donné la force russe, et il lui a procuré de vrais lau-