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la princesse flora

Il est minuit ; tout est sombre et calme autour de moi, et ce n’est que la mer qui menace et caresse les pierres de Monplaisir, où nous demeurons. Ce n’est que dans le lointain que passent, comme de vagues pensées, les feux des yachts. L’ennui m’endort. À demain, ma bonne Sophie.

Peterhoff, 1er  juillet 1829.


La même à la même.

Je parie une larme contre une de tes paillettes, une larme, dix larmes, vingt larmes, – et, pour moi, ce n’est point du tout une bagatelle, comme tu sais, chère cousine, – que tu ne devineras jamais où j’ai été aujourd’hui ? Tu diras que j’ai été à la promenade, que j’ai monté à cheval, que j’ai fait un déjeuner dansant. Bah ! tout cela est par trop vulgaire ! Tu diras que j’ai été à la parade des troupes. Non. Au feu d’artifice. Non plus. Je me suis promenée, et sais-tu où ? et croiras-tu en quoi ?

Ce n’était ni dans un radeau sur un lac, ni dans un bateau sur une rivière. Imagine-toi que je me suis