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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/189

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écume phosphorescente ; le vaisseau alors tirait sa lumière de la mer.

Et la voûte insondable, tantôt avec sa nuit éclairée d’étoiles, tantôt avec sa tente bleue du jour, que le soleil surmonte, ou bien encore avec son gris manteau de brume, s’élevait au-dessus des deux amants, les tenant des heures entières immobiles et sans voix, plongés dans la contemplation de ce tableau de l’infini : les yeux, le ciel et la mer ! La mer, les yeux et le ciel ! un siècle ne serait pas assez long pour en rassasier notre vue !

L’amour dote notre âme de milliers de facettes, qui répercutent instantanément une foule d’objets divers, tous clairs et brillants. C’est pourquoi une des plus minimes beautés de la nature, l’insignifiante plaisanterie qu’un officier se permettait à table, le fabuleux récit que narrait un matelot tout en fumant sa pipe près de la chaudière, un livre étranger lu ensemble, tout cela suffisait pour offrir à nos amants maints sujets de conversation, de discussion qui donnaient essor à des milliers d’idées nouvelles.