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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/190

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La vérité m’oblige à dire qu’ils avaient tout le loisir d’échanger leurs impressions. Pravdine avait cédé à ses visiteurs toutes ses cabines, à l’exception de la plus petite et de la plus retirée. L’insouciant époux s’était fort vite habitué à la vie du bord : du reste, de quoi eût-il été mécontent ? Il avait avec lui un excellent cuisinier, de la volaille en abondance, par conséquent, son amour d’artiste pour la Plastitik des fliessenden (l’architecture flexible), ainsi que la dépeignent les penseurs allemands, s’y livrait on ne peut mieux. Après sa conférence avec son artiste culinaire, le prince employait sa matinée à jouer aux échecs, dans le salon commun, avec les enseignes du vaisseau ; pendant le dîner, il versait à Stettinsky du vin de Bordeaux ; après dîner, il se reposait, et ensuite cela recommençait de la même façon.

Pendant que le prince Pierre vivait ainsi dans le salon commun, et que quelque plaisant, s’approchant parfois de son jeu, prétendait, avec un rusé sourire que la plus faible position était celle de la reine, le capitaine Pravdine s’était pris d’une passion inusitée pour ses travaux d’écriture. Il était constamment occupé