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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/210

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risquer en chaloupe au milieu des brisants, et tout aussi dangereux de laisser la frégate en panne ; il est, par conséquent, fort inutile de retarder notre marche.

— C’est à moi de savoir ce qui est utile et ce qui ne l’est pas. Je le veux ainsi et cela sera. Donnez ordre de descendre ma chaloupe.

Nil-Paulovitch s’aperçut trop tard qu’il avait été maladroit en contredisant Pravdine comme subordonné, au lieu de l’amener par les raisonnements de l’amitié ; aussi, se rapprochant de lui :

— Tu es fâché, Élie, lui dit-il ; vraiment tu as tort. Regarde le ciel et la mer ; ils froncent les sourcils comme un juge en présence du criminel. N’abandonne point la frégate en un tel moment ; ne t’expose pas au reproche d’avoir fui le danger !

— Moi, fuir le danger ? Écoute, Nil, il n’y a que toi d’assez osé pour me dire une chose que nul en ce monde ne pourrait se vanter de répéter une seconde fois. J’ai assez vécu, assez servi pour être hors d’atteinte du soupçon de poltronnerie !

— Élie, Élie, loin de moi la pensée d’un pareil