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la princesse flora

verre de vodka, – excellent moyen ! et je vous demande encore, cher docteur, de l’employer maintenant sans votre ordonnance.

— Cent fois heureux ceux qui se traitent et meurent selon les ordonnances médicales ! répliqua le docteur d’une langue avinée. Compteriez-vous pour rien, par hasard, les ordonnances, Nil‑Paulovitch ?

— Au contraire, dit le jeune homme, je les regarde comme de la plus grande utilité pour allumer les pipes.

Et Nil‑Paulovitch se jeta sur le bifteck avec une voracité qui indiquait que, si le mauvais temps altère, il a aussi le privilège d’affamer.

Ce qui ne l’empêcha pas le moins du monde de soutenir vigoureusement contre le docteur la thèse qu’il avait entreprise. Le vin de Porto servant de voie de communication, les mots sortaient et les bouchées entraient, sans s’accrocher les uns des autres.

— Brûler les ordonnances ! s’écria le docteur, sana insania, – brûler les lettres de change d’Esculape, pour améliorer la santé !