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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/44

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la princesse flora

ce rapport-là, il est temps pour toi de gagner ton bassin d’hivernage ; je ne parle pas du vin, docteur, je parle des femmes.

— Des femmes ? Hum ! ce n’est pas du tout la même chose. Tu as raison, Nil : une jeune femme peut vieillir un jeune homme, tandis que, au contraire, un vin vieux peut rajeunir un vieillard. – Où est le poison, la nature a voulu que l’on trouvât le contre-poison : là où est la maladie, on peut trouver le remède.

— Je jure par le grand mât que les deux maux ou les deux biens, ensemble, peuvent conduire l’esprit de qui que ce soit à un dominateur, et, si l’on doit choisir le moindre mal entre l’ivresse et l’amour, j’eusse conseillé au capitaine de plutôt caresser le cou d’une bouteille que le cou d’une femme ; et, quant à moi, j’aimerais mieux qu’il regardât les figures des cartes que ces terribles yeux noirs qui me font si grand peur. Si je bois, j’en suis quitte pour un mal de tête ; si je perds aux cartes, je risque seulement d’attraper un coup d’air par ma poche. Mais les femmes, les femmes, non seulement c’est la