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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/45

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la princesse flora

tête qu’elles font tourner, non seulement ce sont les poches qu’elles vident, mais encore c’est le cœur qu’elles brûlent et qu’elles dessèchent.

— Le cœur, le cœur ! Ces jeunes gens parlent toujours du cœur à tort et à travers : voyons, savez-vous ce que c’est que le cœur ? C’est une cornue, une cucurbite d’alambic, dans laquelle s’opère le mécanisme de la circulation et de la coloration du sang à l’aide de l’oxygène que l’on aspire. Avez-vous lu Harvey ? connaissez-vous le traité du docteur Creissig, des Maladies du cœur ?

— Je crois, docteur, si complet que soit le traité des Maladies du cœur de votre confrère allemand, qu’il est aussi difficile d’y trouver un remède à la maladie de notre capitaine, que le moindre mot pour rire dans l’alphabet. Voyons, docteur, parlons raison ; est-ce que, par un moyen pharmaceutique quelconque : emplâtre, purgatif, magnétisme, tu ne pourrais pas clouer, pendant deux mois seulement, le capitaine à sa frégate ? La séparation et la diète sont les deux mortels ennemis de l’amour. Peut-être qu’il s’occuperait du service ; peut-être que nos dis-