va venir dans un instant ; la seconde ancre est-elle prête ?
— Oui, capitaine, répondit Nil.
— Tant mieux ! Hé ! là-haut ! cria le capitaine avec son porte-voix, descendez des hunes !
Puis aux matelots prêts à la manœuvre :
— Laissez tomber l’ancre, cria-t-il.
Quoique les clameurs des flots et le sifflement du vent fussent terribles, on entendit le bruit d’une ancre pesante qui tombait à la mer, et le déroulement du câble.
— La rafale approche, capitaine ! crièrent les matelots du gaillard d’avant.
Vous est-il arrivé de voir un jour le passage d’une violente rafale courant à la surface de l’Océan ? Avant cette rafale règne un silence de mort ; la mer gronde, les flots se pressent en s’abattant les uns sur les autres, la poussière enlevée à la cime des vagues roule comme une écume ; et voilà que, dans le lointain, sous les épaisses ténèbres déchirées par les éclairs, roule une montagne d’eau pareille à une blanche muraille. Il n’y a pas de mots, pas de