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Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/253

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— Tout est important dans ce monde, M. van Systens.

— Eh bien, monseigneur, une difficulté s’élevait.

— Laquelle ?

— Cette tulipe est déjà revendiquée par des usurpateurs. Il est vrai qu’elle vaut cent mille florins.

— En vérité ?

— Oui, monseigneur, par des usurpateurs, par des faussaires.

— C’est un crime cela, monsieur van Systens.

— Oui, Votre Altesse.

— Et, avez-vous les preuves de ce crime ?

— Non, monseigneur, la coupable…

— La coupable, monsieur…

— Je veux dire, celle qui réclame la tulipe, monseigneur, est là, dans la chambre à côté.

— Là ! Qu’en pensez-vous, M. van Systens ?

— Je pense, monseigneur, que l’appât des cent mille florins l’aura tentée.

— Et elle réclame la tulipe ?

— Oui, monseigneur.

— Et que dit-elle, de son côté, comme preuve ?

— J’allais l’interroger quand Votre Altesse est entrée.

— Écoutons-la, monsieur van Systens, écoutons-la ; je suis le premier magistrat du pays, j’entendrai la cause et ferai justice.

— Voilà mon roi Salomon trouvé, dit van Systens en s’inclinant et en montrant le chemin au prince.

Celui-ci allait prendre le pas sur son interlocuteur quand, s’arrêtant soudain :