temps, et Gryphus, fort pâle, se demandait si mieux ne valait pas ouvrir que briser cette porte, lorsqu’il sentit qu’on le tirait doucement par l’habit.
Il se retourna et vit Rosa.
— Tu entends les enragés ? dit-il.
— Je les entends si bien, mon père, qu’à votre place…
— Tu ouvrirais, n’est-ce pas ?
— Non, je laisserais enfoncer la porte.
— Mais ils vont me tuer.
— Oui, s’ils vous voient.
— Comment veux-tu qu’ils ne me voient pas ?
— Cachez-vous.
— Où cela ?
— Dans le cachot secret.
— Mais toi, mon enfant ?
— Moi, mon père, j’y descendrai avec vous. Nous fermerons la porte sur nous, et quand ils auront quitté la prison, eh bien, nous sortirons de notre cachette.
— Tu as pardieu raison, s’écria Gryphus ; c’est étonnant, ajouta-t-il, ce qu’il y a de jugement dans cette petite tête.
Puis, comme la porte s’ébranlait à la grande joie de la populace :
— Venez, venez, mon père, dit Rosa en ouvrant une petite trappe.
— Mais cependant, nos prisonniers ? fit Gryphus.
— Dieu veillera sur eux, mon père, dit la jeune fille ; permettez-moi de veiller sur vous.
Gryphus suivit sa fille, et la trappe retomba sur leur tête, juste au moment où la porte brisée donnait passage à la populace.