Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/55

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— Ah ! monsieur, s’écria le portier, me rapportez-vous la clef ?

— Oui, mon ami, la voilà, répondit le jeune homme.

— Oh ! c’est un bien grand malheur que vous ne m’ayez pas rapporté cette clef seulement une demi-heure plus tôt, dit le portier en soupirant.

— Et pourquoi cela ? demanda le jeune homme.

— Parce que j’eusse pu ouvrir aux messieurs de Witt. Tandis que, ayant trouvé la porte fermée, ils ont été obligés de rebrousser chemin. Ils sont tombés au milieu de ceux qui les poursuivaient.

— La porte ! la porte ! s’écria une voix qui semblait être celle d’un homme pressé.

Le prince se retourna et reconnut le colonel van Deken.

— C’est vous, colonel ? dit-il. Vous n’êtes pas encore sorti de la Haye ? C’est accomplir tardivement mon ordre.

— Monseigneur, répondit le colonel, voilà la troisième porte à laquelle je me présente, j’ai trouvé les deux autres fermées.

— Eh bien ! ce brave homme va nous ouvrir celle-ci. — Ouvre, mon ami, dit le prince au portier qui était resté tout ébahi à ce titre de monseigneur que venait de donner le colonel van Deken à ce jeune homme pâle auquel il venait de parler si familièrement.

Aussi, pour réparer sa faute, se hâta-t-il d’ouvrir le Tol-Hek, qui roula en criant sur ses gonds.

— Monseigneur veut-il mon cheval ? demanda le colonel à Guillaume.

— Merci, colonel, je dois avoir une monture qui m’attend à quelques pas d’ici.

Et, prenant un sifflet d’or dans sa poche, il tira de cet