Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/179

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donner aux Florentins la preuve que son âme veillait sur eux. La vieille basilique avait disparu pour faire place au nouveau Dôme. Brunelleschi venait de couronner de sa coupole le monument d’Arnolfo di Lapo. Enfin Sainte-Marie-des-Fleurs était érigée depuis 1420 en église métropolitaine par le pape Martin V, lorsque l’archevêque de Florence, Louis Scampieri, de Padoue, qui avait commencé par être valet de chambre et médecin du pape Eugène IV, et qui depuis fut cardinal et patriarche, songea à tirer le corps de saint Zanobbi des catacombes de l’ancienne basilique, et à le mettre dans un lieu digne de la haute renommée dont il jouissait. Malheureusement, pendant que l’on bâtissait la nouvelle cathédrale, les travaux fondamentaux du monument avaient tout bouleversé ; et, comme trois ou quatre générations s’étaient écoulées entre la première pierre, posée par Arnolfo di Lapo, et la dernière pierre posée par Brunelleschi, on avait complètement oublié en quel lieu de l’ancienne crypte avaient été déposées les saintes reliques, dont, comme on se le rappelle, la translation avait déjà eu lieu de Saint-Laurent à Saint-Sauveur en l’an 429. En conséquence, l’archevêque rassembla tout son clergé, espérant que parmi les plus vieux chanoines de l’église il y en aurait qui pourraient lui donner quelques renseignemens, et déclara dans cette première assemblée que son intention était que la translation du corps de saint Zanobbi eût lieu le 26 avril 1439.

Cette époque avait été fixée par le digne archevêque parce qu’à cette époque justement, un concile ayant été assemblé pour réunir définitivement l’Église grecque à l’Église romaine, Florence se trouvait être devenue momentanément le séjour des plus grands personnages de la chrétienté. En effet, se trouvaient alors à Florence le pape Eugène IV, Jean Paléologue, empereur des Grecs ; Démétrius, son frère ; Joseph, patriarche de Constantinople, et tout le collège des cardinaux, des évêques et des archevêques grecs et latins. C’étaient de dignes assistans pour une pareille fête. Aussi monseigneur Scampieri avait décidé que la translation se ferait avant leur départ.

Les plus vieux chanoines, en rappelant leurs souvenirs, avaient cru pouvoir indiquer à peu près à l’archevêque l’en-