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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/235

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J’ai eu l’honneur de faire en compagnie du prince Napoléon un pèlerinage à l’île d’Elbe, c’est dire à mes lecteurs qu’ils feront bientôt plus ample connaissance avec ce noble jeune homme, portrait vivant de l’empereur.


xv

LE PETIT HOMME ROUGE.

Tous les samedis à peu près je passais la soirée chez le prince de Montfort, seule maison véritablement française qui existe à Florence, seul salon véritablement parisien qu’il y ait dans toute l’Italie.

Un soir que nous avions beaucoup causé de la vie intime de l’empereur, de ses habitudes, de ses manies, de ses superstitions, je demandai au prince ce qu’il fallait croire du petit Homme Rouge.

— J’ai souvent entendu parler dans la maison de mon frère de cette singulière apparition, me dit-il ; mais il va sans dire que je n’ai jamais vu l’étrange personnage que l’on prétend s’être mis trois fois en communication avec l’empereur : la première fois à Damanhour en Égypte ; la seconde fois aux Tuileries, au moment où fut décidée la malheureuse campagne de Russie, et la troisième fois pendant la nuit qui précéda la bataille de Waterloo. Mais à mon défaut, ajouta le prince en riant, voici la princesse Galitzin qui sait sur lui des choses merveilleuses, qui lui ont été racontées par son vieil ami Zaionczek.

Tous les regards se tournèrent vers la princesse.

Qu’on sache d’abord, je ne parle ici que pour ceux qui n’ont pas l’honneur de la connaître, qu’on sache d’abord que la princesse Galitzin, Polonaise de naissance, et par conséquent compatriote du fameux général dont le prince venait de