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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/45

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À peine le mur qui les recouvrait sortait-il de terre, que Cosme II mourut à l’âge de trente-deux ans.

Le fils aîné de Cosme lui succéda sous le nom de Ferdinand II ; mais comme il n’avait que onze ans, on lui donna pour régentes pendant sa minorité, qui devait durer jusqu’à l’âge de dix-huit ans, la grande-duchesse Christine de Lorraine, sa grand’mère, et l’archiduchesse Marie-Madeleine d’Autriche, sa mère. Cette régence n’offre rien de remarquable.

Le premier soin de Ferdinand II en sortant de tutelle fut, en qualité de prince chrétien et comme fils pieux, d’aller reconnaître à Rome son compatriote Urbain VIII comme chef de l’Église catholique, et de passer de là en Allemagne pour y recevoir la bénédiction de son oncle maternel.

Il s’en revint prendre ensuite le gouvernement de ses États. C’était chose facile, au reste, à cette époque, comme encore aujourd’hui, de régner sur les Toscans. La cité turbulente de Farinata des Uberti et de Renaud des Albizzi avait disparu à l’instar de ces villes qui sont ensevelies sous la cendre, et sur lesquelles on bâtit une nouvelle ville sans que, du fond de leur tombe, elles fassent un seul mouvement, poussent un seul soupir. Aussi, à partir de Ferdinand Ier, la Toscane n’a-t-elle pour ainsi dire plus d’histoire. C’est le Rhin, qui, après avoir pris sa source au milieu des glaces et des volcans, après avoir bondi à Schaffouse, après avoir roulé sombre, terrible et grondant sur les gouffres de Bingen, entre les montagnes du Drackenfels et à travers les roches de la Loreley, s’élargit, se calme et s’épure dans les plaines de Vesel et de Nimègue, et va, sans même se jeter à la mer, se perdre dans les sables de Gorkum et de Vandreihem. Dans cette dernière partie de sa course, il est sans doute plus utile et plus bienfaisant ; et cependant on ne le visite qu’à sa source, à sa chute, et dans cette partie de son cours située entre Mayence et Cologne, où il déploie toute l’énergie de sa lutte contre la tyrannique oppression de ses rivages.

Aussi, le long règne du fils de Cosme II se passa-t-il, non pas à maintenir la paix dans ses États, mais dans les États de ses voisins. Il se place entre la colère de Ferdinand